Castelsarrasin – Ce sont des “mini-experts” de la police scientifique

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ecusson TIC de proximité Castersarrasin

Les mini-experts de Castelsarrasin

Une empreinte de doigt et un génome d’ADN comme emblème, les techniciens en identification criminelle de proximité (TICP) ne sont pas tout à fait des gendarmes comme les autres. Ces «apprentis experts» en police scientifique sont souvent les premiers arrivés sur une scène de crimes ou sur un simple cambriolage.

Leur mission: préserver et collecter le maximum d’indices pour aider les enquêteurs dans leurs investigations.

Une poignée seulement en 2009, c’est, aujourd’hui, la moitié de l’effectif de la communauté de brigades (COB) de gendarmeries de Castelsarrasin-Moissac, qui porte les couleurs des TICP. «Quand on pense qu’avant 2009, il n’y avait que quatre militaires TIC (techniciens en identification criminelle, les experts habilités notamment sur les homicides) œuvrant sur tout le groupement de Tarn-et-Garonne… On réalise le chemin parcouru», se remémore le capitaine Alain Mandelli, le patron de la COB.
Une véritable révolution pour lutter contre la petite délinquance

Sans conteste, c’est une véritable révolution silencieuse au sein des brigades qu’a ouvert la formation des gendarmes départementaux aux techniques de polices scientifiques. Désormais, les militaires TICP effectuent un relevé systématique d’empreintes et d’ADN quelque soit l’importance du délit. Une voiture fracturée, un banal cambriolage, les lieux sont passés au crible par l’un des dix-sept «experts» de la COB. Les résultats ne se sont pas fait attendre. «Nous avons depuis enregistré une hausse flagrante des taux d’élucidation sur les affaires de petite délinquance», atteste le capitaine Alain Carmona, le patron de la police judiciaire au groupement de gendarmerie. La série de 47 vols à la roulotte résolue au début du mois dernier n’est qu’un exemple parmi d’autres (notre édition du 7 juin). Le mis en cause, un SDF de 21 ans, a été identifié grâce à un relevé d’empreinte recueilli par un TICP de la brigade, le gendarme Thierry Merceron (notre entretien). «Ce travail de terrain est primordial et nous permet, une fois l’indice trouvé, d’identifier son protagoniste en un temps records», assure Alain Mandelli. Sans conteste, les TICP ont accru ces dernières années les bons résultats et comptes de la COB, mais aussi ouverts des vocations (lire ci-dessous).

Thierry Merceron : «La série Les Experts nous a apporté une image positive»

À 39 ans, le gendarme Thierry Merceron, l’un des tout premiers TICP de Tarn-et-Garonne, est, sans doute, l’un des plus expérimentés du service.

Ce militaire qui officie sur la COB de Castelsarrasin-Moissac avait déjà toutes les qualités pour réussir dans la police scientifique. Méticuleux, organisé et observateur… Thierry Merceron a d’ailleurs décidé de devenir un expert à part entière, en candidatant au poste envié de TIC. S’il est accepté, il complétera sa formation par sept semaines de stage à Fontainebleau.

Pourquoi avoir choisi la police scientifique?

Par passion. J’ai toujours aimé les sciences, la technique et les évolutions dans les enquêtes.

Pas la série «Les Experts»?

Je ne peux nier que cela n’a pas influé surtout à notre notoriété. Cela a apporté une image positive de notre spécialité.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette discipline?

La pluralité des missions. Un jour, on travaille sur la découverte d’un cadavre, le lendemain sur un vol à la roulotte…

En parlant de vol à la roulotte, vous avez résolu une belle affaire récemment…

C’est vrai une empreinte de doigt que j’ai décelée sur un véhicule l’a trahi.

Qu’est-ce qui a changé dans votre COB avec la mise en place des TICP?

La réactivité notamment sur la petite délinquance. Nous sommes mieux organisés et réalisons systématiquement des constatations sur un vol ou une effraction. Avant 2009, on aurait, sans doute, mis plus de temps pour retrouver ce voleur à la roulotte en série, faute de personnel formé. Désormais, on sait où chercher.

Vous est-il arrivé d’arriver sur un homicide?

L’année dernière, sur l’affaire Belhachemi (notre édition du 15 mai 2011). On arrive souvent les premiers, mais cela dépasse notre cadre de compétence. Nous effectuons juste le gel de la scène de crime afin de fixer et réserver les indices. De manière à ce que nos collègues du TIC puissent travailler dans les meilleures conditions.

Le Groupement de gendarmerie de Tarn-et-Garonne dispose de 68 TICP dont plus de la moitié est affectée sur la compagnie de Castelsarrasin (39, à juin 2012).

© Max Lagarrigue, www.ladepeche.fr

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