Après les constatations, le temps des hommages et du procès (3/3)

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Les hommages aux 86 victimes

Mémorial en hommage au victimes des attentats sur la promenade des anglais- ville de Nice

Ce soir du 14 juillet 2016, 86 personnes ont donc perdu la vie à Nice : des hommes, des femmes, des enfants, venus simplement profiter en famille des festivités de notre fête nationale.
Pour leur rendre hommage, la municipalité de Nice a créé un mémorial accessible depuis la promenade des anglais. Une sculpture, « l’ange de la baie », a également été érigée sur la promenade à l’endroit même où le camion meurtrier a stoppé sa course.

Tous les ans, en date du 14 juillet, une cérémonie d’hommage a lieu au niveau national en mémoire des victimes.

Le procès

Plus de six ans après les faits, le 5 septembre 2022, le procès de ces attentats de Nice s’est ouvert à la cour d’assises spéciale de Paris. Une audience totalement hors normes qui aura duré au total trois mois et demi.
Durant trois mois et demi, 7 des 8 accusés – l’auteur principal, mort suite à l’échange de coups de feu avec les policiers, étant jugé par défaut – ont dû répondre des faits qui leur étaient reprochés.

Grâce au travail d’enquête qui a été mené, l’extrême préméditation des attentats a pu être démontrée et exposée au procès :

– l’exploitation des caméras de vidéo-surveillance de la ville Nice a montré que le camion a effectué pas moins de 11 repérages aux abords de la promenade des anglais. Le tueur empruntait l’itinéraire prévu le jour J à allure réduite, en se fondant parmi des véhicules de livraison pour ne pas se faire repérer.

– l’exploitation de la téléphonie du tueur qui a mis en lumière son adhésion à l’État Islamique : des vidéos de propagande de l’organisation terroriste, des scènes de guerre filmées sont retrouvées dans son téléphone…
L’exploitation du mobile a également montré de multiples échanges de SMS avec ses complices dans les jours précédant les attentats, permettant de remonter jusqu’à eux.

« Ramzy, je suis passé tout à l’heure au taxiphone rue Marceau, je ne t’ai pas trouvé, je voulais te dire que le pistolet que tu m’as donné avant-hier est très bien. Dis à ton copain qui habite rue Miollis au 5ème étage qu’il nous en ramène cinq » .

 

La criminalistique numérique
Il existe de nombreuses sections de criminalistique numérique réparties sur le territoire ; elles sont composées d’agents de Police Technique et Scientifique chargés d’exploiter les téléphones mobiles, les ordinateurs, les GPS… dans le cadre d’affaires criminelles. Si vous êtes intéressés par la PTS, sachez qu’à l’issue du concours et de votre formation à l’Ecole de Police Scientifique, vous pouvez être affecté dans l’un de ces services !

 

Le verdict

Le 13 décembre 2022, la cour d’assises de Paris rend son verdict.

Les deux principaux accusés, Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb, tous deux proches du terroriste, ont été jugés coupables d’association de malfaiteurs terroriste ; ils ont écopé de 18 ans d’emprisonnement.
Ramzi Areza, qui a servi d’intermédiaire pour fournir une arme à Mohamed Lahouaiej Bouhlel, a écopé d’une peine de 12 ans d’emprisonnement.
Artan Henaj, le fournisseur de l’arme, a été condamné à 8 ans d’emprisonnement.
Les autres accusés, moins proches du terroriste et ayant participé moins activement à la préparation de ces attentats, ont écopé de peines moins importantes, comprises entre 5 et 2 ans d’emprisonnement.

Mais en l’absence du tueur, et de ses complices directs, une grande sensation de frustration s’est emparé des parties civiles, malgré les peines prononcées par la cour d’assises.

Le procès en appel

Le 26 décembre 2022, les deux principaux accusés ont fait appel de leur condamnation. Un nouveau procès en appel s’est donc tenu le 13 juin 2024 : ils ont de nouveau été condamnés à 18 ans d’emprisonnement par la cour d’assises, comme en première instance, alors que leurs avocats plaidaient l’acquittement. Ils ont annoncé vouloir se pourvoir en cassation.

La menace terroriste toujours d’actualité

La menace terroriste ne date pas d’hier et est toujours d’actualité, comme nous l’explique Jérôme : “Nous étions sur des explosions de bombes artisanales dans les années 90 (attentat de St Michel ou de Port Royal) ; la menace a évolué avec l’utilisation d’armes de guerre, comme lors des attentats de Madrid en 2015. Puis est venue l’attaque à la voiture bélier à Nice. Durant toutes ces années, le protocole attentat n’a eu de cesse d’évoluer pour s’adapter à ces nouvelles menaces.”

Le travail de la PTS sur les scènes d’attentat a donc évolué ces dernières années et continuera de progresser pour couvrir toujours plus efficacement les scènes et identifier les auteurs et les victimes avec toujours plus de rapidité.

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