Identification des victimes de catastrophes

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Certaines catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre, les ouragans ou les tsunamis peuvent dévaster des régions entières et provoquer la mort d’un grand nombre d’individus.
Outre ces événements imprévisibles liés à la force de la nature, l’accroissement des transports maritimes, ferroviaires, aériens et routiers augmente drastiquement le risque d’accidents. Les capacités toujours plus importantes des moyens de transport entraînent parfois un nombre de victimes considérable. Cela a été le cas lors du crash du vol Air France Rio-Paris en 2009 (228 personnes à bord), de la compagnie GermanWings en 2015 (149 personnes à bord) ou encore lors du naufrage du Costa Concordia près des côtes italiennes avec plus de 4230 personnes à bord (dont 32 ont trouvé la mort).

Les équipes IVC lors du crash de l’avion Germanwings dans les Alpes ©La Provence

Au-delà de ces catastrophes naturelles ou accidentelles, s’ajoutent des événements sanglants particulièrement marquants. Ces dernières années, le monde, l’Europe et plus près de nous, la France, ont subi des attaques terroristes d’une violence sans précédent, emportant la vie de milliers de citoyens. Lors de ces attaques, les cibles sont rarement sélectionnées de façon individuelle. Les victimes sont très souvent celles se trouvant sur le chemin des terroristes, rendant ces actions complètement imprévisibles et l’identification des victimes complexes.

Lors de ces événements tragiques, la police scientifique a toujours tenu un rôle essentiel. En relation avec les hautes autorités de l’État et des groupes d’enquête spécialisés, elle permet non seulement la compréhension de la scène de crime (hors catastrophes naturelles) mais également d’identifier de façon formelle l’ensemble des victimes. Cette démarche est essentielle afin de pouvoir restituer les corps aux familles de victimes.

1) Une pression géopolitique et médiatique constante

Le caractère exceptionnel, tragique et tristement sensationnel provoque un engouement immense et immédiat des médias pour ces catastrophes. La sur-médiatisation de ces événements entraîne une pression psychologique supplémentaire sur toutes les personnes œuvrant jour et nuit sur ces scènes de crime (premiers secours, groupes d’interventions, magistrats, enquêteurs, techniciens de scène de crime, médecins légistes, analystes, etc.).

Dès lors qu’une victime étrangère est recensée sur le territoire français ou qu’une victime française est recensée sur le sol étranger, une cellule de coopération internationale se met en place immédiatement avec l’ajout d’une pression géopolitique accrue.

Les ambassades des pays concernés se rapprochent du Centre De Crise et de Soutien (CDCS) du Quai d’Orsay à Paris et de la Cellule Interministérielle de Crise (CIC) lorsque celle-ci est activée par le Premier Ministre. Depuis 2015, une Cellule Interministérielle d’Aide aux Victimes (CIAV) est mise en place sous l’autorité du Premier Ministre visant à assurer les relations avec les familles de victimes.

2) Une enquête fastidieuse

Il est parfois difficile d’accepter que certaines investigations puissent prendre plusieurs jours, plusieurs semaines voire même plusieurs mois, comme cela a été le cas lors du Tsunami en Asie du Sud-Est en 2004. Ce temps est insoutenable pour les familles de victime. La première difficulté est que les différents intervenants doivent agir rapidement.

Photos de personnes disparues lors du tsunami de 2004 en Thaïlande ©TVA Nouvelles

Lorsque l’on évoque les catastrophes de masse, on fait parfois référence à des scènes de plusieurs centaines voire plusieurs milliers de mètres carrés. Lors de l’attaque terroriste de Nice le 14 juillet 2016, les corps de victimes s’étalaient sur plus d’un kilomètre. Les scènes de catastrophe sont souvent étendues comme lors du crash du vol Rio-Paris en plein Océan Atlantique en 2009, du crash de la GermanWings dans les Alpes en 2015, des attaques terroristes de Madrid en 2004, de Londres en 2005 et 2017, Paris en 2015, Orlando en 2016. L’ampleur de ces interventions est donc une autre difficulté.

Dès les premières minutes liées à la catastrophe, une organisation méticuleuse se met en place où chaque personne, à son niveau, contribue au succès des opérations. L’État et plus particulièrement les familles de victimes attendent de ces opérations que l’on puisse déterminer avec précision l’origine des faits, mais que l’on puisse également identifier toutes les victimes de façon formelle le plus rapidement possible.

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