Le travail réalisé à l’Institut Médico-Légal
Les corps des personnes décédées sont envoyés à l’Institut Médico-Légal (IML). Un IML est un établissement où les corps des défunts peuvent être conservés et parfois autopsiés, par exemple en cas de décès suspect ou indéterminé.
Dans le cas d’un attentat, des effectifs de la PTS sont envoyés à l’IML pour réaliser des relevés d’empreintes, des relevés ADN, recueillir les effets personnels… sur le corps pour tenter de les identifier et ainsi informer les proches des victimes. Dans le cadre des attentats de Nice, les effectifs de PTS ont réalisé un travail dantesque pour identifier les victimes en un temps record.
La commissaire Elvire A., qui travaillait dans la PTS au moment des attentats, livre un témoignage poignant lors du procès qui s’est tenu en 2022. [témoignage rapporté par une journaliste de Radio France, Florence Sturm, qui a assisté au procès des attentats]
“Demander aux familles de les identifier pouvait être traumatique et tout simplement impossible. Nous avons identifié 88 personnes en cinq jours, les enfants en priorité. Mais nous n’avons oublié aucun visage”
Zoom sur l’identification des personnes décédées sur les lieux de l’attentat
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L’Unité d’Identification des Victimes
L’identification des victimes d’un attentat est un enjeu clé. Il existe une unité spéciale chargée de cette délicate mission : l’UIVC. Jérôme, qui en fait partie, nous détaille son travail : “L’Unité d’Identification des Victimes de Catastrophes est une unité non permanente qui va s’activer pour des catastrophes naturelles, accidentelles ou provoquées (type attentat).
Elle est composée de deux cellules distinctes :
– une cellule ante-mortem qui va travailler avec les familles des disparus pour relever toutes les informations pouvant permettre une identification formelle. Cela sera intégré dans un logiciel dédié.
– une cellule post-mortem qui va travailler sur les lieux du drame pour relever des informations sur les corps, parties de corps, signes caractéristiques… ces éléments sont également intégrés dans le logiciel qui permettra de faire des rapprochements ante et post mortem. Des rapprochements de dossiers seront soumis à une commission d’identification qui validera ou pas l’identité formelle de la victime via les éléments recueillis.”
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L’identification des auteurs
Lors de l’attentat qui s’est déroulé à Nice, l’auteur des faits, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, est décédé sur les lieux suite à des échanges de coups de feu avec les Policiers. Son corps, comme celui des victimes, a donc été enregistré et envoyé à l’IML. Lors du procès, Thierry P., Officier de Police Judiciaire en charge des premières constatations sur la scène, a livré son témoignage et a évoqué la découverte du corps du tueur. Ce dernier avait basculé côté passager de la cabine du camion.
“Ma collègue a refusé qu’il soit dans le fourgon cellulaire avec des victimes. il partira en dernier”…
Même si des documents d’identité ont été retrouvés dans la cabine du camion, son identification a donc été réalisée à l’IML, à l’aide d’une prise d’empreintes et d’ADN.
Les relevés d’empreintes papillaires réalisés par les effectifs de PTS ont donc été transmis au FAED pour une consultation du fichier. Cela permet de savoir rapidement si l’auteur en question est connu ou non ; s’il est connu, les effectifs PTS de la section FAED éditent un premier rapport avec l’identité enregistrée/supposée de la personne (nom, prénom, date de naissance) ainsi que les faits pour lesquels ses empreintes avaient déjà été relevées et enregistrées dans le fichier.
Quant au relevé ADN, il doit d’abord être analysé dans un laboratoire pour établissement d’un “profil ADN” qui sera ensuite envoyé au FNAEG pour enregistrement et comparaison avec les ADN déjà enregistrés dans le fichier. De la même manière, si l’individu est connu, le FNAEG édite un rapport avec l’identité connue de la personne.
Ce travail d’identification, des victimes et des auteurs, est capital. Pour les auteurs, il s’agit de tout mettre en place pour aboutir à une identification rapide et faire avancer les investigations. Pour les victimes, il s’agit d’informer les familles, avant de rendre les corps à celles-ci. Les experts des IML travaillent ainsi avec une grande minutie pour rendre les corps aussi présentables que possible aux familles, avec respect et dignité.