La préparation…
En janvier 2011, Hubert, le père de Xavier Dupont de Ligonnès, décède : il en profite pour piller son compte en banque et récupérer quelques effets personnels en vidant son appartement, dont une carabine 22 Long Rifle.
A son retour à Nantes, il s’inscrit au stand de tir et apprend à utiliser son arme. Il s’entraîne avec beaucoup d’assiduité, et demande même s’il est possible d’installer un silencieux sur sa carabine…
Froid, méticuleux, Xavier Dupont de Ligonnès joue double-jeu : d’un côté, il agit comme un mari exemplaire, un « papa-poule » et continue de s’occuper de ses enfants comme si de rien n’était. De l’autre, il poursuit dans l’ombre la préparation de son quintuple assassinat : le 1er avril 2011, il se rend dans une grande surface de bricolage et achète une bèche, une pioche, du ciment à prise rapide, de grands sacs à gravats, et de l’adhésif. Le lendemain, il se rend dans une jardinerie pour acheter 4 sacs de 10kg de chaux vive. En amont, il avait adressé des courriers aux écoles des enfants pour les déscolariser ; il avait mis un terme au bail de location de leur maison et clos les comptes en banque…
Il adresse un e-mail à une de ses anciennes maîtresses à qui il doit de l’argent en lui indiquant que toute la famille va partir et refaire sa vie en Australie.
“… tu n’as plus qu’à patienter car personne ne pourra me retrouver”.
Le dimanche 3 avril, la famille partage une sortie au cinéma et va dîner au restaurant : ce repas sera leur dernier… Seul Thomas, un des enfants, est absent. Son heure viendra plus tard.
Quatre meurtres dans la nuit du 4 avril 2011, un dernier dans la nuit du 5 avril
A l’issue de ce 4 avril, certains membres de la famille deviennent injoignables ; des voisins remarquent des allers-retours étranges du père de famille autour de la maison. Il est aperçu en train de charger des sacs dans sa voiture… Les témoignages divergent alors, des témoins affirmant avoir échangé quelques mots avec Agnès pendant la journée du 7 avril 2011. Mais nous apprendrons plus tard, avec les résultats d’autopsie, que les membres de la famille ont probablement été abattus dans cette fameuse nuit du 4 avril.
A la demande de son père, prétextant un accident de vélo d’Agnès, Thomas, alors absent du domicile, revient à Nantes ; selon les enquêteurs, il aurait été quant à lui probablement abattu dans la nuit du 5 avril.
De la disparition inquiétante à la découverte de corps
Une alerte pour disparitions inquiétantes et une enquête sont donc lancées : c’est alors que les enquêteurs vont découvrir, le 21 avril, cinq corps enveloppés dans des draps, placés dans des sacs de jute, et recouverts de chaux vive sous la terrasse de la maison… Cinq corps qui seront donc identifiés comme ceux d’Agnès et de ses quatre enfants. Xavier Dupont de Ligonnès, lui, est introuvable.
Les corps sont ensuite autopsiés ; les analyses toxicologiques révèlent en réalité que les membres de la famille ont été drogués à l’aide de somnifères, probablement au retour du restaurant le soir du 3 avril, peut-être dans la soirée du 4 avril pour Thomas arrivé après.
La suite de l’autopsie démontre qu’ils ont été abattus à bout pourtant avec des munitions issues d’une carabine 22 Long Rifle ; or, nous savons que quelques mois plus tôt, Xavier Dupont de Ligonnès a récupéré une telle arme dans l’appartement de son père décédé, et l’a testée au stand de tir…
La cavale de Xavier Dupont de Ligonnès
Les derniers signes de présence du meurtrier à Nantes remonteraient au 8 avril ; à l’issue,

il va démarrer une cavale de plusieurs jours à travers l’hexagone. En effet, son véhicule sera aperçu sur le parking de l’hôtel “Première Classe” à Blagnac (Haute-Garonne), avant de se diriger vers le Vaucluse et la commune du Pontet. Il réglera sa nuit d’hôtel sous une fausse identité – M. Xavier Laurent – et terminera son périple dans la commune de Roquebrune-sur-Argens dans le Var, dans un hôtel “Formule 1”, où il sera filmé grâce aux caméras de vidéo-surveillance. Il s’agira de la dernière véritable trace du meurtrier : il est filmé à 16h10 quittant l’hôtel à pied, abandonnant son véhicule sur place. Et après cela… plus rien. Ou presque.