ADN Mitochondrial

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ADN Mitochondrial

mitochondrie police scientifiqueLes mitochondries (image ci-contre) sont d’anciennes bactéries composants les cellules et leur rôle est de fournir de l’énergie à la cellule. Elles contiennent un ADN spécifique nommé “ADN mitochondrial”. L’ADN mitochondrial est un ADN circulaire qui code pour des protéines mitochondriales.

Cet ADN est composé de 16.569 paires de nucléotides (bien plus petit que la chaine d’ADN nucléaire constituée de plus de 3,3 milliards de paires de nucléotides). On compte plusieurs centaines de mitochondries par cellule et chaque mitochondrie contient une dizaine de copies d’ADN mitochondrial. L’ADN mitochondrial sera donc présent en plusieurs milliers de copies alors que l’ADN nucléaire n’est présent qu’en deux copies. Pour cette raison, l’ADN mitochondrial peut être isolé sur des prélèvements anciens ou très dégradés là ou l’ADN nucléaire n’est pas détecté.

Plusieurs individus peuvent avoir le même ADN mitochondrial et son pouvoir de discrimination est bien plus faible que l’ADN nucléaire. En effet, une autre particularité de cet ADN est qu’il se transmet par la voie maternelle uniquement. Tous les membres d’une fratrie vont donc posséder le même ADN mitochondrial transmis par leur mère, qui l’a elle-même hérité de sa mère. Dans une filiation et entre cousins, l’ADN mitochondrial sera donc identique. Toutefois un ADN mitochondrial peut subir une mutation lors d’une étape de transmission et la mère transmettra ainsi ce nouvel ADN à ses descendants.

adn mitochondrialContrairement à l’ADN nucléaire, l’ADN mitochondrial ne contient pas de séquences répétitives et les variations inter-individus sont parfois visibles sur un seul nucléotide. Le polymorphisme de l’ADN mitochondrial est donc un polymorphisme de structure (et non de répétition comme celui de l’ADN nucléaire).
L’analyse de police scientifique s’effectue sur ces polymorphismes présents dans une région non codante appelée région de contrôle (aussi appelée D-loop). Les deux portions les plus variables de la région de contrôle (HV1 et HV2) sont amplifiées par PCR puis détaillées : tous les nucléotides de ces régions (environ 600) sont déterminés ce qui permet d’obtenir enchaînement complet des nucléotides : c’est la technique du séquençage. Cette technique est assez lourde à mettre en place puisqu’il faut séquencer toute une zone de l’ADN pour déterminer une variation qui se présente parfois sur un seul nucléotide (en moyenne on trouve environ 8 nucléotides de différence sur les 600 analysés).

Le mitotype établi peut alors être comparé aux mitotypes existants. Pour déterminer la force du résultat, il est indispensable d’utiliser des bases de données (mitomap.org) qui permettent de connaître les fréquences d’apparition de l’ADN observé. Plusieurs laboratoires ont établies des bases de données en compilant les résultats d’analyses de milliers d’individus. Le pouvoir de discrimination sera plus ou moins important en fonction du mitotype observé. Dans tous les cas, le résultat de l’analyse d’ADN mitochondrial n’est pas négligeable puisqu’il va favoriser une hypothèse plutôt qu’une autre.

Louis XVII ADN police scientifique

L’analyse est bien plus fastidieuse que celle effectuée sur de l’ADN nucléaire et la valeur probante bien plus faible. Il s’agit donc d’un ADN de second choix qui n’est utilisé que par défaut en l’absence d’ADN nucléaire. Cet ADN est utilisé régulièrement sur les os, les dents ou les éléments pileux. Concrètement cet ADN a montré son efficacité dans des cas historiques comme l’identification de l’échantillon du cœur de Louis XVII conservé dans l’abbaye de Saint Denis. Selon la version officielle Louis XVII est mort d’une tuberculose alors qu’il se trouvait en prison durant la révolution Française, le 8 juin 1795. Mais des rumeurs vont laisser entendre que celui-ci n’est pas mort. Au début du XIXème siècle et plusieurs hommes vont venir clamer être le fils de Louis XVI et Marie-Antoinette. Des analyses d’ADN mitochondrial sur les fragments de cœur conservés, réalisées en 2000 par des laboratoires Belges et Allemands, ont montré que le cœur analysé possédait un ADN mitochondrial identique à celui que possédait la lignée de Marie Antoinette et qu’il était donc fort probable que le cœur analysé soit celui de Louis XVII

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