La véritable histoire des experts de Philippe MARION

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Dans son dernier ouvrage, Philippe Marion, chef de la section physique chimie au laboratoire de Lille (du service national de la police scientifique) réitère son exploration des sciences forensiques avec ce nouvel ouvrage consacré à “la véritable histoire des experts”.

Loin des clichés des séries télévisées d’outre-atlantique, Philippe Marion nous convie à explorer un nouveau pan, parfois peu connu, de cette profession. Une véritable suite à son précédent livre: “Petites histoires de la police technique et scientifique” paru en 2018.

Scènes de crime, arme à feu, empreintes digitales, géologie et botanique

Philippe MARION décrypte à travers quatre chapitres: la scène de crime, les armes à feu, les empreintes digitales et la géologie et botanique, les méthodes utilisées révélant au lecteur le travail complexe et complet des véritables experts.

Après une entrée en matière autour d’un personnage clé de la discipline qu’est Hans GROSS, “collecteur infatigable de détails physiques et psychologiques découverts au cours des enquêtes criminelles” qui au 19ème siècle en Autriche va poser les bases de la criminalistique, on découvre la création de l’école des sciences criminelles de Lausanne, qu’on ne peut évoquer sans parler de Rodolphe Archibald Reiss, père de la photographie judiciaire.

S’ouvrent alors plusieurs chapitres, dont le premier, consacré à la scène de crime, évoque la genèse de plusieurs méthodes d’investigation comme le premier dessin (aquarellé!) d’une scène de crime en 1854, en passant par les maisons de poupées “illustrant des découvertes de cadavres” de Frances Glessner Lee en 1945 pour finir avec le cinématographe.

Puis l’auteur nous invite dans un de ses domaines de prédilection que sont les armes à feu. Univers pouvant paraître ardu aux yeux des profanes et pourtant rendu accessible par le récit de la création de cette discipline et son usage à travers des affaires policières résolues par l’analyse d’armes ou d’éléments balistiques.

Le chapitre consacré aux empreintes digitales, à leur révélation et leur exploitation est à nouveau richement illustré par des affaires criminelles ou la ténacité des enquêteurs a permis des résolutions parfois rocambolesques comme avec l’affaire Devaney et la première collecte massive d’empreintes. L’ouvrage se termine avec la découverte de domaines bien peu connus que sont l’usage de la géologie et la botanique dans les investigations policières. Comment ne pas s’extasier en découvrant comment une essence de bois (l’affaire Lindbergh) ou une composition de terre peuvent, à elles-seules, faire basculer une enquête.

On pourrait croire au final que tout ce qui concerne la police technique et scientifique a déjà été évoqué par les nombreux ouvrages parus ces dernières années, et pourtant on réalise là qu’il y avait encore tant de domaines encore non explorés.  

Philippe MARION (dont on peut retrouver l’interview sur le podcast sur le site bepolar), lui, le fait parfaitement bien à travers ce livre rassemblant par son expérience professionnelle et sa passion des affaires criminelles, une multitude d’informations sur la grande et la petite histoire de la police technique et scientifique.

Les dernières pages de “Police scientifique – la véritable histoire des experts, se terminent par l’évocation de la superstition au service de la science, tiens, tiens…peut-être le thème du prochain ouvrage?

© Un article de Norbert Fleury pour le site www.police-scientifique.com tous droits réservés

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