Nordahl Lelandais, tueur en série ? (1/3)

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Nordahl Lelandais aperçu en centre-ville de Chambéry - image de vidéo-surveillance

L’enlèvement, la disparition et le meurtre de la petite Maëlys est probablement l’une des affaires les plus marquantes de ces dix dernières années. Il s’agit de l’un des faits divers les plus médiatiques, surtout lorsque les enquêteurs réalisent que le principal suspect est probablement impliqué dans une autre affaire de disparition survenue quelques mois plus tôt… Mais qui est Nordahl Lelandais ? Comment cet ancien militaire, au mode de vie en apparence banal, s’est-il rendu coupable de ces deux meurtres, et peut-être d’autres cas de disparitions non élucidés ?

Nous allons voir que la PTS a joué un rôle absolument capital dans la progression de l’enquête et l’élucidation de cette affaire !

La disparition du caporal Arthur Noyer

13 Avril 2017 : cela fait deux jours que le caporal Arthur Noyer a disparu. Il ne s’est pas présenté à l’appel de 8h de son régiment des chasseurs alpins, situé à proximité de Chambéry. Sa famille est également sans nouvelles de lui : de l’avis de tous, cela est anormal, car Arthur aimait son travail de militaire et n’aurait eu aucune raison de disparaître subitement.
Les Gendarmes de Chambéry se saisissent alors de l’affaire sans tarder car, comme l’explique le Major Bernard de la Section de Recherches : “Le temps joue contre nous ; plus on agit rapidement, plus on a de chances de retrouver les personnes ; maintenant, il y a des caméras un peu partout, et on sait que les enregistrements ne durent pas très longtemps. Certaines sauvegardes durent trois jours, d’autres quinze jours… nous devons faire vite pour les exploiter et retracer ce qui s’est passé”.

Comment exploite-t-on les images de vidéo-surveillance ?
L’exploitation des bandes de vidéo-surveillance peut se révéler être un travail long et fastidieux, mais constitue un élément indispensable dans le cadre d’une disparition. En effet, à cette étape là, il n’y a pas encore de véritable scène de crime, pas de corps découvert… Les enquêteurs vont alors visionner – parfois pendant des heures entières – des images issues de caméras de vidéo-surveillance. Lorsqu’un profil leur paraît suspect, ils sont en mesure de pouvoir comparer une photo d’un visage issu d’une vidéo avec des photos figurant déjà dans des fichiers comme le TAJ (Traitement des Antécédents Judiciaires). Ainsi, à l’aide d’un logiciel de reconnaissance faciale, une correspondance peut être éventuellement établie… Et un individu peut être identifié !

Le TAJ est alimenté – entre autres – par les opérations de signalisation réalisées par les effectifs PTS : en effet, les photos des mis en cause prises au cours des garde à vue ou lors de convocations par la police sont incrémentées dans le logiciel. Plus les photos réalisées sont de bonne qualité, plus l’identification a de bonnes chances d’aboutir !

Grâce aux caméras de la ville de Chambéry, l’itinéraire d’Arthur a pu être retracé : entre le 11 et le 12 avril, il passe la soirée dans un quartier festif du centre-ville puis se dirige en discothèque. Aux alentours de 3h du matin, il est filmé en train de quitter le centre-ville, à pied, visiblement éméché. Puis… plus rien.
La brigade cynophile est alors dépêchée sur les lieux : les chiens perdent la trace d’Arthur au niveau d’un rond-point situé non loin de l’hyper-centre. Cela valide l’hypothèse première des enquêteurs selon laquelle il serait monté dans une voiture.

Comment travaillent les chiens ?
Les brigades canines cynophiles sont composées de chiens dont les missions sont variées : impressionner et dissuader les délinquants lors de patrouilles sur la voie publique, sécuriser les interventions des pompiers et des secours, participer à des missions de recherche… Les chiens peuvent donc être utilisés pour retrouver des disparus dans le cadre d’enquêtes judiciaires. En effet, grâce à leur flair puissant, ils sont capables de “pister” une trace odorante – dans notre cas, celle de la victime – pour retracer son itinéraire !
Cela s’apparente au travail réalisé par les chiens spécialisés en odorologie sur les scènes de crime. Si vous devenez Policier Scientifique, et selon votre service d’affectation, vous pourrez être formé à l’odorologie, une discipline passionnante !

L’exploitation de son téléphone portable permet également aux enquêteurs de retracer l’itinéraire du caporal : entre 3h et 4h du matin cette nuit-là, son téléphone s’est déplacé à une vitesse comprise entre 55 et 77km/h. La victime a donc bien été prise en voiture… Son téléphone cesse d’émettre aux alentours de 4h du matin, et une dernière image de vidéo-surveillance permet d’identifier un véhicule suspect aux alentours de l’endroit où le téléphone a borné pour la dernière fois.
Il s’agit d’une Audi A3 de couleur grise. La plaque d’immatriculation n’est malheureusement pas visible, mais le véhicule présente plusieurs signes distinctifs : des phares bleutés qui ont été customisés, l’absence d’antenne, un défaut d’éclairage sur la plaque d’immatriculation arrière…
Les multiples vérifications et auditions menées auprès des propriétaires de véhicules pouvant correspondre au signalement ne donneront rien.

Plus de quatre mois après la disparition d’Arthur, les gendarmes n’ont aucune piste probante. C’est alors qu’une nouvelle disparition est déclarée, à moins de 40km de Chambéry…

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